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Pierre @ Riad Dar Chacha

Ahmed Al Mansour

Ahmed « Al Mansour » (le vainqueur) : de ses débuts difficiles à son empire, de ses liens avec la célèbre reine Elizabeth I d'Angleterre à sa fin tragique.


Ahmed al Mansour (le Victorieux) a eu un tel impact sur Marrakech, qu'il nous a semblé important de lui consacrer un billet de blog afin de planter le décor pour nos touristes. Mais son histoire, si elle est autre, est tout simplement fascinante.


Portrait d'Ahmed Al Mansour - Marrakech Riad Dar Chacha

Découvrez l'histoire d'Ahmed « al-Mansour » (le vainqueur), né en 1549 à Fès au Maroc.


Héritier d'une prestigieuse lignée, il était le fils éclairé de Mohammed ash-Cheikh, le respecté sultan saadien. Dès son plus jeune âge, Ahmed se distingua par son éducation raffinée, s'immergeant dans l'étude du Coran, des sciences islamiques et des arts de la guerre.


Traumatismes de la petite enfance

A l'âge de huit ans, le destin d'Ahmed prend un tournant dramatique lorsque les jeux de pouvoir de la cour le séparent des fastes du palais. Son père décide de faire d'un héritier plus jeune son successeur, contrairement aux règles de succession habituelles. Une purge des héritiers plus âgés et plus légitimes est alors mise en place.


Contraint de fuir les intrigues familiales, il trouva refuge d'abord à Sijilmassa, dans les terres ottomanes voisines, puis dans la prestigieuse régence d'Alger. Il se rendit même à Istanbul et combattit aux côtés du sultan ottoman. Malgré les difficultés, son lien indéfectible avec sa patrie persista, attendant patiemment son retour triomphal en 1574 auprès de son frère aîné bien-aimé, Abou Marwan Abd al-Malik.


Ce parcours tumultueux a fait d’Ahmed al-Mansour l’homme d’État éclairé et le stratège militaire visionnaire qu’il est devenu. Son histoire captivante suscite l’admiration et le respect, rappelant l’audace et la détermination qui ont marqué son parcours. Son retour en 1574 a marqué le début d’une ère de grandeur pour le Maroc et l’Empire saadien, laissant derrière lui un héritage inoubliable d’excellence et de leadership.


La bataille des trois rois

En 1578, un tournant majeur se produit dans la vie d’Ahmed al-Mansour.


Après la mort tragique de son frère bien-aimé, Abu Marwan Abd al-Malik, tombé au combat lors de la légendaire bataille de Wadi Makhazin, également connue sous le nom de bataille des Trois Rois (en raison de la mort de 3 des rois impliqués dans celle-ci), contre les Portugais, Ahmed al-Mansur monta sur le trône après la mort de son frère dans la bataille.


Ahmed al Mansour Marrakech Riad Dar Chacha

Reconnaissance du corps du roi Sébastien du Portugal devant le sultan du Maroc Ahmad al-Mansour, peinture de Caetano Moreira de Costa Lima, 1886, huile sur toile


C'est à la suite de cette victoire décisive que le peuple lui décerna le surnom glorieux d'al-Mansur, signifiant « le Victorieux », témoignage de son leadership inébranlable et de son courage légendaire.


Ahmed Al Mansour et son Palais El Badi de Marrakech


Doté d’une fortune colossale, Ahmed al-Mansour entreprit la construction du somptueux palais El Badi à Marrakech, véritable joyau architectural alliant les matériaux les plus raffinés d’Europe, d’Asie et d’Afrique. Ce majestueux palais, inspiré des résidences royales de l’Andalousie musulmane, devint le cadre de réceptions grandioses, accueillant avec faste les ambassades étrangères, notamment celles d’Espagne, d’Angleterre, de France et de l’Empire ottoman.

Ce palais opulent, témoignage de la grandeur et de la magnificence d'Ahmed al-Mansur, symbolise son règne glorieux et son statut éminent sur la scène internationale, établissant son héritage durable de pouvoir et de raffinement.

Il a également agrandi et donné sa gloire à la nécropole des Tombeaux Saadiens où il fut effectivement enterré après sa disparition tragique.

 

Établissement d’un empire marocain :

Sous la conduite éclairée d'Al-Mansour, le Maroc tourna son attention vers l'ouest du Niger, célèbre pour ses trésors légendaires, convoités depuis le pèlerinage historique à La Mecque de l'empereur malien Mansa Kanga Moussa au XIIIe siècle et celui de l'empereur de Gao au début du XVIe siècle.

 

Préparant minutieusement cette entreprise historique, le sultan déploya en octobre 1590 une force imposante de 10 000 hommes, accompagnés de chevaux, de chameaux et surtout de canons, sous le commandement de Djouder, un eunuque espagnol converti.


L'objectif de cette expédition audacieuse était de conquérir l'empire de Gao, de s'assurer ainsi le contrôle des mines de sel de Teghazza et des réserves d'or du Soudan, et d'écarter les chefs trop influents de son armée de mercenaires. Composée d'Andalous et d'Européens renégats, cette armée d'origines diverses était unie par la foi et l'ambition de prospérer sous la bannière de l'Islam.


Au plus fort de sa puissance, l'empire songhaï était une force redoutable, s'étendant du Sénégal à l'Aïr sous la dynastie des Askias. Après un périple épique de deux mois à travers le Sahara, l'armée marocaine atteignit les rives du fleuve Niger en avril 1591, affrontant les Songhaï lors de la légendaire bataille de Tondibi.


La victoire éclatante de Djouder ouvre la voie à une domination marocaine sans précédent dans la région. Des gouverneurs nommés par Marrakech dirigent désormais le pachalik du Soudan marocain, imposant leur autorité sur toute la moyenne vallée du Niger pendant 80 ans. L'influence religieuse du califat saadien s'étend jusqu'au Tchad, marquant un chapitre mémorable de l'histoire de l'islam en Afrique de l'Ouest.


Empire marocain sous Ahmed al Mansour Marrakech Riad Dar Chacha

Alors que l'empire songhaï déclinait et que l'Afrique de l'Ouest en ressentait les contrecoups, Ahmed al-Mansour suscita un débat passionné au Maroc. Certains louèrent son entreprise comme une renaissance du califat universel, tandis que d'autres s'inquiétèrent d'une expansion contre une région déjà islamisée.

Malgré la résistance farouche de certains héritiers des Askia, la domination marocaine sur la boucle du Niger resta incontestée jusqu'à la chute de la dynastie saadienne, laissant un héritage durable de puissance et de prestige.



Étendue du territoire saadien sous le règne d'Ahmad al-Mansour


Le lac de barrage El Mansour Eddahbi, construit en 1960 près de Ouarzazate, perpétue le souvenir glorieux d'Ahmed al-Mansour, le Victorieux et le Doré, soulignant son impact indélébile sur l'histoire et le paysage du Maroc moderne.

 

La relation diplomatique inattendue de la reine Elizabeth (la Première) et Ahmed Al Mansour :

Découvrez l'histoire fascinante de l'alliance anglo-marocaine, une relation stratégique forgée avec brio à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle entre le prestigieux royaume d'Angleterre et l'illustre Empire chérifien.


La reine Elizabeth I Ahmed Al Mansour

Sous la direction visionnaire de la reine Élisabeth I d’Angleterre et du distingué sultan marocain Ahmed al-Mansour, cette alliance a été forgée sur la base d’une hostilité partagée envers le roi d’Espagne Philippe II.

Favorisant des échanges commerciaux florissants, cette union se caractérisait par un commerce dynamique, principalement dans le domaine des armes, témoignant de la puissance et de la solidité de cette collaboration. Les aspirations à une collaboration militaire directe étaient également explorées avec enthousiasme, soulignant l'engagement mutuel en faveur de la défense et de la prospérité.

Ahmed al-Mansour aurait même proposé à la célèbre reine Elizabeth I d'Angleterre de conquérir ensemble les Amériques (les actuels États-Unis), une idée que les Britanniques concrétiseront un peu plus tard dans leur histoire.

Même après le règne de ces figures emblématiques, l’alliance a perduré, portée par la détermination et la vision de leurs successeurs, inscrivant cette coopération fructueuse dans les annales de l’histoire.


Une alliance stratégique forgée au XVIe siècle transforme les échanges commerciaux entre deux puissances émergentes, grâce au leadership visionnaire de la famille Amphlett. Alors que l'Espagne, le Portugal et Gênes dominent le commerce européen avec le Maroc, un tournant décisif se produit en 1541 lorsque le Portugal perd le contrôle des villes de Santa Cruz et de Safi, ouvrant de nouveaux horizons.


Grâce aux explorations audacieuses du Lion de Thomas Wyndham entre 1551 et 1585 et à la création de la prestigieuse Barbary Company, l'Angleterre consolide sa présence et prospère dans le commerce avec les pays barbaresques, notamment le Maroc.

Le Maroc prospérait grâce à des exportations de valeur telles que le sucre, les plumes d'autruche et le salpêtre, échangés contre des produits raffinés anglais tels que des tissus fins et des armes à feu, malgré les objections persistantes de l'Espagne et du Portugal.


La reine Élisabeth Ier déploya des efforts diplomatiques sans précédent en entretenant des échanges fructueux avec le sultan Abd Al-Malik, ouvrant de nouvelles voies commerciales et négociant des avantages considérables pour les marchands anglais.


Grâce à ses compétences linguistiques exceptionnelles en espagnol, en italien et en arabe, le sultan correspondait personnellement avec la reine d'Angleterre, témoignant de l'importance des liens commerciaux entre les deux nations. En 1577, la reine envoya l'éminent Edmund Hogan comme ambassadeur à la cour marocaine, renforçant ainsi les relations bilatérales et ouvrant de nouvelles opportunités commerciales.

 

Ahmed Al Mansour et ses relations tendues avec l’Empire ottoman :

Al-Mansour entretenait des relations ambivalentes avec l'Empire ottoman. Au début de son règne, il reconnut formellement la suzeraineté du sultan ottoman, tout en restant indépendant dans la pratique.

Cependant, il s'aliéna immédiatement le sultan ottoman lorsqu'il reçut favorablement l'ambassade d'Espagne en 1579, qui lui apporta de somptueux cadeaux, puis aurait piétiné le symbole de la suzeraineté ottomane devant une ambassade espagnole en 1581.

Ahmed Al Mansour soupçonnait également les Ottomans d'être impliqués dans les premières rébellions contre lui au début de son règne. Il frappa donc des pièces de monnaie à son nom et fit prononcer les prières du vendredi en son nom plutôt qu'au nom de Murad III, le sultan ottoman, ce qui s'avéra être un pas de trop pour le sultan ottoman. Les Ottomans commencèrent alors à préparer une attaque contre le Maroc dans le but de faire entrer ce dernier dans le giron de l'Algérie ottomane.

Dès qu'Ahmed Al Mansour eut vent de la préparation de l'attaque contre son royaume, en 1582, il reçut une ambassade avec des présents importants parmi lesquels un tribut de 100 000 pièces d'or, où il s'engagea à respecter le sultan ottoman et en échange l'attaque fut annulée et Ahmed Al Mansour fut laissé tranquille. Les Algériens tentèrent de saborder et de détourner l'ambassade du Maroc à Istanbul, car le Grand Amiral d'Alger espérait placer le Maroc sous sa sphère d'influence.

Ahmed Al Mansour a accepté de payer des cadeaux annuels au sultan ottoman et a même accepté de monter une tentative d'opération conjointe avec les Ottomans pour conquérir l'Espagne, qui a ensuite été abandonnée et a continué à jouer les Européens et les Ottomans les uns contre les autres.

Les relations avec Istanbul se sont suffisamment stabilisées, à tel point qu’Ahmed Al Mansour s’est senti suffisamment en sécurité pour abandonner ses « cadeaux » annuels que les Ottomans considéraient comme un tribut en 1587.

 

Fin tragique de son règne

La fin du règne d'Ahmed Al Mansour fut loin d'être aussi glorieuse.


En proie à une rébellion contre l'un de ses fils, son royaume fut frappé par une épidémie mortelle.


La première vague de l'épidémie frappa entre 1597 et 1598, perturbant le règne du puissant et glorieux sultan marocain. Le pays connut une vague de famine et de peste : on estime que 450 000 Marocains moururent de la peste, et le commerce fut gravement perturbé tandis que la plupart des ports étaient fermés en raison de la crise sanitaire.


Fès fut la plus touchée de toutes les grandes villes du Maroc et la peste finit par atteindre Marrakech (donnant à la place Jema el Fna ce qui peut paraître à son nom étrange), capitale du royaume sous Ahmed Al Mansour, le Sultan décida de quitter Marrakech et son beau Palais Baadi pour des raisons de sécurité sanitaire, pour gouverner son royaume depuis des tentes à la campagne pendant les mois d'été où la peste était à son pire.


Le pays était en désordre, les ports fermés, les autorités trop préoccupées par leur propre situation sanitaire pour travailler efficacement, et le pays en proie à l'insécurité et finalement à la violence. Selon le livre de Stephen Cory (« Reviving the Islamic Caliphate in Early Modern Morocco »), même les Ottomans envisageaient alors d'envahir le pays.


Bien qu'Ahmed Al Mansour ait finalement conquis son fils rebelle en 1602, il a néanmoins perdu contre la peste, étant infecté en 1603 sous une de ses tentes dans la campagne aux portes de Fès.


Une fin tragique pour le plus courageux, le plus prospère et le plus ambitieux des sultans du Maroc, dont l'histoire est encore aujourd'hui vénérée.

 

Notre Riad Dar Chacha, à quelques pas de la place Jemaa El Fna :

Entrée du Riad Dar Chacha

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